TRIBUNE - Pour les 32 heures à l’école

TRIBUNE - Pour les 32 heures à l’école

Années après années, l’accès aux connaissances pour nos enfants ne cesse de se dégrader. Classes surchargées, enseignants non remplacés, matières abandonnées, violence croissante : les inégalités explosent. Or, quelle fut la réponse des précédents gouvernements face à un tel constat ? Diminuer sans cesse le temps consacré aux apprentissages essentiels. En 2008, la droite a ainsi supprimé une demi-journée d’école pour tous les élèves de primaire. A l’échelle d’une scolarité, cela équivaut à une année scolaire en moins. Même absurdité pour les élèves en bac professionnel qui n’ont plus que 3 ans d’enseignement au lieu de 4 ans auparavant. Voilà comment un tel diplôme, si important, est dévalorisé. Il est temps d’inverser cette logique.

Nous voulons une école de la République qui permette l’épanouissement personnel de tous les élèves, sans aucune distinction. Nous rêvons de leur redonner le temps d’apprendre, surtout le plaisir d’apprendre, en tenant compte du niveau de chacun. L’école de la République doit briller à nouveau. Nous voulons nous en donner les moyens. 

Ma proposition est simple : allonger le temps de présence des élèves à l’école en le portant à 32 heures par semaine pour tous et en redonnant du sens à l’apprentissage, avec de meilleures conditions de travail pour tous les enseignants comme à  ceux qui les accompagnent. Donnons-leur le temps de s’attaquer en profondeur aux difficultés scolaires. Nos enfants en ont besoin.

Il n’est pas question naturellement d’augmenter le temps de travail des enseignants, eux qui donnent déjà tellement à leur métier. C’est pourquoi je propose le recrutement de 90 000 professeurs durant le prochain quinquennat ainsi que l’embauche, la formation, la déprécarisation d’AESH, d’infirmières, accompagnants spécialisés pour garantir, vraiment, l’école inclusive pour tous.

Ouvrons de nouvelles Ecoles Normales, accessibles dès le bac et rémunérées, formant toutes les équipes pédagogiques travaillant à l’école, dont les AESH qui ne bénéficient d’aucune formation ! Mais pour redonner envie aux jeunes de faire ce beau métier, il faut vite revaloriser les salaires. Il faut dégeler le point d’indice de tous les agents de la fonction publique et augmenter de 30% les salaires en 3 ans. Quoi qu’il en coute pour l’avenir de nos enfants.

Un tel programme, à la hauteur de notre ambition pour faire de nos enfants des citoyens épanouis, heureux, mettrait aussi fin aux inégalités liées au travail à la maison. Tous les élèves n’ont pas la chance d’avoir une chambre individuelle ni de bénéficier du soutien de parents diplômés ou d’un professeur particulier.

Avec cette augmentation du temps scolaire, c’est en classe que l’on apprendra les leçons, que l’on s’entraînera. 

Plus de temps avec son enseignant(e), avec des équipes pédagogiques, c’est aussi pouvoir apprendre sans être pressé de réussir, c’est pouvoir varier les activités à l’école et développer l’éducation physique et sportive, les enseignements artistiques et technologiques. Formons les équipes éducatives pour cela. Parce que l’école du XXIe siècle, ça ne peut pas être juste lire, écrire et compter.

Je souhaite ainsi donner à l’école publique les moyens de faire réussir tous les élèves, quelles que soient les difficultés auxquelles ils sont confrontés.

Cela suppose bien sûr de réduire le nombre d’élèves par classe. Un professeur des écoles, un enseignant ne doit pas avoir plus de 20 à 25 élèves dans sa classe, quand la moyenne aujourd’hui dépasse, dans certaines académies, les 30 élèves. Le maintien d’un tel seuil est une condition incontournable pour améliorer le travail des enseignants et l’apprentissage des jeunes. Planifions la construction d’écoles, de collèges, de lycées, à taille humaine, pour atteindre ce bel objectif. 

Ce pacte pour la jeunesse que je propose s’adresse à tous les enfants de la République. C’est pour eux qu’il est urgent d’investir fortement dans l’éducation publique, gratuite et laïque, pilier sur lequel repose la plus belle part de notre contrat social.