Soutien au peuple kanak. Non à la tenue du référendum du 12 décembre 2021 en Nouvelle-Calédonie

Soutien au peuple kanak. Non à la tenue du référendum du 12 décembre 2021 en Nouvelle-Calédonie

Alors que les conditions sanitaires ne sont pas réunies pour mener une campagne électorale décente, alors que la Nouvelle-Calédonie est gravement endeuillée par les terribles effets de la pandémie du Covid, l’État français s’acharne à maintenir le référendum d’autodétermination du peuple kanak le 12 décembre prochain.
Le gouvernement se refuse à comprendre la profondeur de la notion de « Deuil » chez les populations kanak mais aussi de Wallis et Futuna. Ce deuil, lié au nombre important de victimes du COVID-19, exclut traditionnellement toute participation à des problématiques électorales.

En pleine reprise épidémique du Covid, campagne, diffusions de tracts, réunions publiques, débats, aucune des conditions nécessaires à la tenue d’un scrutin réellement démocratique n’est réunie pour le référendum d’indépendance du 12 décembre prochain.
La date du 12 décembre a été fixée unilatéralement par l’État français sans consensus des partenaires politiques et sans que soit réuni le Comité des Signataires de l’Accord de Nouméa.
Le FLNKS avait d’ailleurs, dès le départ, proposé que ce référendum se tienne après les législatives.

Réflexe digne d’un empire colonial méprisant les peuples colonisés, cette décision est extrêmement grave car elle déchire la sincérité de l’accord de Nouméa qui laissait jusqu’à septembre 2022 pour organiser ce troisième et dernier vote.

Le gouvernement avait même précisé qu’il ne souhaitait pas organiser cette consultation entre septembre 2021 et août 2022 pour l’éloigner des échéances électorales nationales. Ce changement d’avis inquiète quant aux intentions réelles de l’État et laisse présager d’une manœuvre politicienne visant à faire échouer le processus d’autodétermination afin de garder la Nouvelle-Calédonie française.

Non, les conditions ne sont pas réunies pour organiser un référendum le 12 décembre prochain. L’État est en train de ruiner les efforts de dizaines d’années de compromis trouvés avec les indépendantistes kanaks.

Le Front de Libération National Kanak Socialiste, le FLNKS, a appelé au boycott de ce troisième et dernier référendum : il serait dramatique de tenir cette élection sans la principale force politique défendant les intérêts des Kanaks.

Pour un respect intégral de la parole donnée, pour une sincérité des débats et pour un scrutin honnête et accepté par toutes les parties, le PCF appelle le chef de l’État à modifier la date du scrutin et de reporter ce référendum au dernier trimestre 2022.

Fabien Roussel, député du Nord, candidat à l’élection présidentielle,
Paris, le 7 décembre 2021.