Macron à Belfort : un coup dans le zig, un coup dans le zag

L'équipe de campagne

Écrit par
10 février 2022

Macron à Belfort : un coup dans le zig, un coup dans le zag
L'équipe de campagne

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10 février 2022

Le Président de la République, candidat non déclaré à l'élection présidentielle, doit se rendre aujourd’hui à Belfort dans le contexte du rachat annoncé de l'activité nucléaire de General Electric par EDF. 

En 2014 pourtant, Emmanuel Macron, conseiller de François Hollande, n'avait pas hésité à jouer au Monopoly avec la branche énergie d'Alstom, d'abord en soutenant sa vente à General Electric contre l’avis du Ministre Arnaud Montebourg, puis comme ministre  de l'Economie et des Finances, en laissant General Electric déployer librement sa stratégie prédatrice.

Le groupe américain a en effet opéré des coupes claires dans les effectifs et usé de montages financiers défavorables aux activités françaises, fragilisant l'activité dans son ensemble.

Face au risque de voir disparaître l'un de nos fleurons industriels, bâti sur la commande publique depuis 50 ans et atout majeur pour mener à bien la transition écologique, les syndicats et la population belfortaine s'étaient mobilisés activement sans que le gouvernement ne parvienne à infléchir significativement la stratégie du géant américain.

De ce point de vue, la décision impulsée aujourd'hui par Bercy de rachat des activités acquises par General Electric il y a six ans pourrait être une bonne nouvelle. Sauf que cette opération financière ne s'adosse à aucun projet industriel cohérent, ni ne s'inscrit dans une vision de long terme. 

Il traduit au contraire l'inconséquence et l'inconstance de la politique énergétique conduite ces dernières années, sur fond de subventionnement des entreprises privées d'énergie renouvelable, de déplafonnement de l'accès régulé à l'énergie nucléaire et de menace de démantèlement d'EDF.

Notre conviction reste intacte : c'est en retrouvant l'inspiration qui fut la sienne au sortir de la seconde guerre mondiale, celle de Marcel Paul - ministre communiste de la production industrielle dans le gouvernement portant le programme du Conseil National de la Résistance, que la France pourra impulser une grande ambition énergétique. Seule la maîtrise publique, démocratique et sociale de la filière sera en capacité de répondre à l'immense défi énergétique, climatique qui nous attend, de retrouver notre souveraineté et de desserrer l'étau des dépendances énergétiques vis-à-vis de nos grands voisins exportateurs d'énergie fossile.
Ce rachat ne peut être qu'un point de départ pour la reconstruction d'une filière industrielle qui s'inscrive dans la  maîtrise publique de l'ensemble des activités, un plan de développement cohérent. Il faut  dès maintenant  un engagement ferme  à préserver les emplois et les savoir-faire existants pour se donner tous les atouts de la réussite. 

Fabien Roussel, candidat à l’élection présidentielle,
Paris, le 9 février 2022.