Nous commémorons ce jour l’anniversaire de l’armistice qui, en 1918, allait mettre fin aux quatre années de l’effroyable boucherie ayant, pour la première fois durant le XX° siècle, ensanglanté tout le continent européen.
C'est aussi cette date qui a été choisie pour la tenue du Forum de la paix.
Je ne peux que me féliciter de cette rencontre internationale.
Mais alors que la France prend cette initiative, notre pays reste le 3ème exportateur d’armes dans le monde. Oui la paix exige bien davantage que des discours convenus alors que conflits et menaces de guerres se multiplient sur la planète et que l’Europe voit monter en son sein les tensions entre États,
Parce que la paix est le bien le plus précieux de l’humanité, la France se doit de donner l’exemple d’un pays qui agit résolument en faveur de la coopération entre les peuples et pour un nouveau processus de sécurité collective engageant les nations.
Membre permanent du Conseil de sécurité, elle dispose des moyens de faire entendre sa voix, avec la même force dont elle en avait fait preuve en 2003, pour s’opposer à l’aventure de l’administration américaine en Irak.
Au moment où Antonio Gutteres vient d’être reconduit dans ses fonctions de secrétaire général de l’Organisation des nations unies, notre pays a la responsabilité d’avancer des propositions ambitieuses afin que cette institution internationale recouvre les moyens de faire prévaloir le droit international.
L’heure est, plus que jamais, au dialogue entre les États plutôt que la politique des sanctions et des tensions, au refus des velléités hégémoniques qui s’aggravent comme on le voit actuellement en Indo-Pacifique de la part des États-Unis, à la dissolution des alliances militaires agressives comme l’Otan, à la négociation d’un audacieux programme de désarmement multilatéral et d’arrêt de la course mortifère au commerce des armes, à des solutions démocratiques des conflits qui rendent notre planète instable et dangereuse.
Telle est la condition pour que soit ouvert un chemin au développement des régions du monde abandonnées sur le banc de la misère et au déploiement de politiques concertées en faveur de la justice sociale et environnementale, seule manière d’endiguer les replis identitaires qui encouragent les haines entre êtres humains, autant que le terrorisme.
Faisons donc de l’exigence de paix le premier acte du retour dans l’arène internationale d’une France indépendante et souveraine, qui agisse conformément aux valeurs de sa République.
Fabien Roussel
Le 11 novembre 2021