L’Europe de Macron, c’est celle du capital dans la crise

L’Europe de Macron, c’est celle  du capital dans la crise

Le président et probable candidat Emmanuel Macron essaie d’instrumentaliser la présidence française du conseil de l’Union Européenne, qu’il a lui-même choisi de maintenir en dépit du calendrier électoral.

Quelle est sa crédibilité alors que rien ne permet de dire quel sera le paysage politique après les élections du printemps prochain ?

Quelle est sa crédibilité alors que la préparation de la présidence française a été épinglée par les ONG Observatoire des multinationales et Corporate Europe Observatory pour sa collusion avec le lobbying des grandes entreprises ?

 

Derrière les formules, il y a une réalité.

Comment parler de « modèle social européen » en reconstruisant des règles budgétaires et en ne disant rien de la lutte contre l’évasion fiscale ? Il faut abolir purement et simplement le pacte de stabilité et de croissance de Maastricht. Aucun outil budgétaire ne peut s’imposer aux choix souverains des peuples et des nations.

Comment parler de devenir « champion » de l’écologie sans réelle mobilisation des moyens financiers ? Relever ensemble ce défi au niveau européen oblige à rompre avec les logiques libérales. Il est temps que la France propose un pacte européen de progrès social et de transition écologique se montant à 6% du PIB de l’UE, soit 900 milliards d’euros par an, selon les préconisations du GIEC.

Comment parler « de souveraineté stratégique » en la liant au prochain sommet de l’OTAN à Madrid en juin 2022 ? Il faut sortir du commandement de l’OTAN, comme de Gaulle l’avait fait en 1966, et proposer aux Etats européens volontaires et aux Etats voisins la mise en débat d’un traité
de paix et de sécurité collective, incluant la Russie. Ce qui était possible durant la guerre froide, lors de la conférence d’Helsinki, l’est d’autant plus aujourd’hui.

Comment parler « d’agir contre le dumping social » sans lutter contre les délocalisations ?
Comment parler « d’Europe du numérique » sans parler de filière européenne publique des équipements et des réseaux ?

Comment parler de « new deal » avec l’Afrique sans mettre en place des instruments monétaires contrôlés en toute souveraineté par les peuples concernés ? Il faut mettre fin au franc CFA/ECO.
Comment parler « d’humanisme européen » en appelant au renforcement des interventions policières contre les migrants et en ne disant rien du respect du droit international, ni de la mise en place de voies légales et sûres de migrations ?

Comment parler de la situation sanitaire en n’appelant pas à la levée des brevets sur les vaccins ?


Comme le propose Fabien Roussel, candidat à l’élection présidentielle, relever le défi des jours heureux implique que la France porte, à l’occasion de sa présidence, des propositions concrètes permettant d’initier une autre construction européenne et de sortir de la logique libérale de Maastricht et de la logique de blocs de l’OTAN. Emmanuel Macron n’en prend clairement pas le chemin.