Introduction
Les femmes subissent une triple peine, elles sont les premières à subir les conséquences directes du capitalisme allié au patriarcat : précarité économique, violences sexistes et sexuelles, mise en danger sanitaire. Les droits fondamentaux de tous et toutes doivent pouvoir se réaliser à égalité, ce qui suppose une approche résolument féministe, résolument universelle.
C’est ce qui inspire le projet d’une France des Jours heureux.
Les femmes sont en première ligne, sur le terrain, contre le capitalisme et le patriarcat. Les violences se cumulent avec les haines, le racisme, les LGBTQI-phobies que portent les extrêmes droites et les intégrismes religieux. Massivement, elles prennent la parole pour dénoncer le patriarcat et les violences de genre.
En France, une femme est assassinée tous les trois jours, tuée par son conjoint ou ex-conjoint, en raison de son genre. La société ne doit plus traiter ces meurtres comme des faits divers ou des « crimes passionnels » mais bien comme des féminicides, au même titre que les infanticides et transféminicides.
Les personnes en situation de prostitution, victimes de la traite sexuelle des êtres humains, subissent la violence de l’exploitation de leur corps, entretenue par l’alliance du capitalisme et du patriarcat. Cela touche aussi de plus en plus les mineur·e·s. C’est pourquoi la France sera résolument et activement abolitionniste.
Il est urgent que la société française opère un virage politique global. Le vote d’une loi-cadre, sur le plan répressif comme préventif, accompagnée d’une hausse considérable des moyens publics alloués à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, permettra d'apporter une réponse à la hauteur pour les endiguer.
La question de la santé publique s’intègre également à l’objectif de la transition écologique. Les femmes et les plus précaires sont les premières victimes des politiques capitalistes polluantes, de la dégradation de notre environnement et de nos rapports sociaux. Combien de femmes, dans le cadre de leur travail précaire, souffrent de maladies dues à l’exposition à des produits toxiques pour la planète, pour leur santé et pour celle de l’ensemble de la population ? Combien de femmes souffrent et meurent du mépris des grands groupes de laboratoires pharmaceutiques et d’une médecine centrée sur les hommes ?
Les révolutions sociale, écologique, féministe se mèneront en complémentarité.
La casse des services publics et le démantèlement des solidarités héritées du Conseil national de la Résistance, notamment les retraites et la Sécurité sociale, aggravent encore la situation économique des femmes. Appauvries et affaiblies, elles sont encore plus vulnérables face aux violences et à la précarité. Pourtant, la crise sanitaire a révélé au grand jour le rôle primordial des femmes, premières de corvée dans les secteurs les plus indispensables à la société comme à la maison.
Alors que les femmes représentent plus de la moitié de l’humanité et plus de 48,2 % de la population active, les inégalités femmes-hommes persistent dans l’accès à l’emploi, la rémunération, le déroulement de carrières, la retraite.
Les femmes sont les premières touchées par la précarité, le temps partiel imposé, le chômage. Le Haut-Conseil à l’égalité rappelle que les femmes représentent 70 % des travailleurs pauvres. Les maladies professionnelles, les accidents du travail et de trajet sont en forte augmentation chez elles, en particulier dans des secteurs à forte précarité comme la santé ou le nettoyage, où les accidents du travail ont augmenté de 81 % depuis 2001.
Cette précarité contribue à faire perdurer dans la société toutes les formes d’inégalité de salaires et, en conséquence, de retraites ainsi que d’exploitation et d’utilisation du corps des femmes, sous toutes les formes. S’il a fallu attendre la loi de 1946, dite « Croizat », du nom du ministre communiste, pour que cesse l’abattement sur les salaires des femmes, les inégalités n’ont pas cessé pour autant.
Le dernier rapport du Haut-Conseil à l’égalité, publié en novembre 2021, révèle que 82 % des femmes sondées estiment qu’elles sont régulièrement confrontées à des décisions sexistes dans le monde du travail. Ainsi, il paraît encore aujourd’hui plus facile de faire carrière pour un homme : 88 % des femmes l’affirment, et plus de la moitié des hommes (54 %).
Ces différences de traitement si bien perçues concernent principalement les augmentations salariales, les primes et les promotions. La majorité des femmes (52 %) jugent avoir été confrontées à des discriminations professionnelles liées au sexe : 37 % estiment ne pas avoir été augmentées ou primées et 31 % ne pas avoir été promues. Par comparaison, les proportions observées chez les hommes sont bien moindres (respectivement 14 % et 13 %).
Les injustices et inégalités perdurent également au niveau du globe. La solidarité internationale doit vivre également au travers des luttes pour l’égalité femmes-hommes. Elle doit se manifester avec les femmes polonaises en lutte pour le droit à l’avortement... Avec les femmes afghanes qui subissent le retour des talibans... Avec les jeunes filles victimes de mutilations génitales partout dans le monde... Avec les femmes qui luttent contre le viol comme arme de guerre, pour protéger les jeunes filles enlevées à des fins d’esclavage sexuel par les intégristes, et tant d’autres encore.
La jeune génération est sur le front de nouvelles conquêtes. L’impatience de ce changement profond s’exprime partout.
C’est pourquoi sans révolution féministe, il n’existera pas de transformation réelle et profonde de la société.