La décision prise par le gouvernement russe d’envahir l’Ukraine déclenche l’une des crises les plus graves essuyées par le continent européen depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Alors que de nombreuses victimes sont déjà à déplorer en Ukraine, et que l’action de l’armée russe va en causer beaucoup d’autres, la violation du droit international crée une situation extrêmement dangereuse pour l’avenir des relations internationales.
Le Parti communiste français condamne sans réserve le choix de la guerre fait par Vladimir Poutine. Si l’on ne peut taire les surenchères des États-Unis et de l’Otan, qui n’ont eu de cesse de vouloir implanter de nouvelles bases aux frontières de la Russie, rien ne saurait justifier la politique de force ouverte pratiquée par le pouvoir de Moscou. Loin de défendre les intérêts de son peuple, son autoritarisme, son nationalisme et ses proximités avec l’extrême droite européenne ne servent que les intérêts des puissants oligarques et du capital financier et rentier qui ont plongé une grande partie de la Russie dans la pauvreté et creusé en son sein les inégalités.
Le risque de dérive vers un conflit mondial entre intérêts capitalistes rivaux est désormais très élevé. Tout doit être fait pour stopper cette spirale. Les peuples européens, jusqu’au peuple russe, n’ont pas besoin d’une nouvelle guerre. La menace du recours à l’arme nucléaire n’est plus un tabou. Les grandes puissances s’engagent dans une folle course aux armements les plus sophistiqués et les plus meurtriers. C’est extrêmement grave pour l’avenir de l’humanité. Gardons à l’esprit les millions de morts des derniers conflits et la jeunesse sacrifiée.
Un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes russes s’impose. Il faut de toute urgence arrêter une guerre dont les premières victimes sont les populations civiles, qui se retrouvent au milieu des combats ou sont contraintes à la fuite. Le Parti communiste français exprime toute sa solidarité avec le peuple d’Ukraine, qui est la première victime du conflit. Une aide humanitaire doit lui être apportée. La France et l’Union européenne doivent prendre toutes les initiatives nécessaires pour assurer l’accueil des réfugiés.
Du fait de son histoire, la France a une voix singulière à faire entendre, en faveur de la sécurité humaine et de la paix, du droit international et de la coopération solidaire des nations et des peuples. En toute souveraineté, elle doit jouer un rôle moteur et actif dans la sortie rapide du conflit.
Elle doit tout mettre en œuvre pour s’opposer aux surenchères guerrières, qui s’expriment du côté du pouvoir russe comme dans le cadre de l’Otan, et dont le peuple d’Ukraine paierait le tribut le plus lourd.
La communauté internationale doit isoler politiquement, diplomatiquement et économiquement le régime de Poutine, afin de le contraindre à renoncer à sa politique de force ouverte. La livraison d’armes à l’Ukraine, loin de préserver la souveraineté de ce pays, n’aboutirait qu’à ajouter de la guerre à la guerre, au risque de conduire le continent européen tout entier au bord d’un engrenage fatal.
Le rôle de notre pays est d’agir par la voie politique et diplomatique en faveur de la désescalade. En utilisant son siège au Conseil de sécurité, il doit proposer à l’ONU, de prendre l’initiative de convoquer une conférence pan-européenne extraordinaire de paix et de sécurité collective, réunissant l’ensemble des États européens, avec l’Ukraine et la Russie.
Cette conférence serait chargée d’aboutir un règlement négocié global, permettant de traiter les causes du conflit, de rétablir l’indépendance d’une Ukraine non alignée, et d’ouvrir une perspective de paix et de sécurité durable en Europe, sur les bases des principes de l’acte final de la conférence d’Helsinki et de la charte de Paris de 1990.
Pour faire prévaloir une logique de paix contre le bellicisme des puissances capitalistes, les peuples doivent faire de toute urgence entendre leur voix.
Le PCF appelle à des rassemblements unitaires, dès ce week-end et dans les jours qui suivront, en faveur d’un cessez-le-feu immédiat, du retrait d’Ukraine des troupes russes, et d’une initiative diplomatique de la France pour la paix et la sécurité collective.