À quoi sert le budget de l’Union européenne ? A quoi va servir la présidence française de l’Union européenne ? Là est la question.
Défendre la souveraineté des nations et des peuples ? Ou défendre encore et toujours un fédéralisme, libéralisme qui épuise les êtres humains comme la planète ?
Oui la présidence de la France sera scrutée à travers l’Europe. L’UE c’est 450 millions de citoyens, dont 92 millions en situation de pauvreté en 2020. Les peuples européens ne méritent-ils pas mieux que les dividendes pour quelques-uns et l’austérité pour l’immense majorité ?
Laissez-moi donc proposer une autre devise à cette présidence. Une devise bien connue et pourtant trop peu mise en œuvre de nos jours : « Liberté, égalité, fraternité ».
Voilà la trajectoire pour amorcer une rupture radicale avec le dogme du marché et de la concurrence libre et non faussée.
Liberté tout d’abord en s’émancipant de la tutelle des États-Unis et de l’OTAN dans notre politique internationale, pour promouvoir une voix de paix dans nos relations extérieures. Nous avons proposé un pacte de sécurité commune et un traité pan-européen pour la paix et le désarmement multilatéral. L’affaire récente des sous-marins australiens montre la fiabilité de nos soi-disant alliés et à quel point nous avons besoin de retrouver une autonomie stratégique, une souveraineté en matière de politique étrangère.
Égalité ensuite. 1 Européen sur 5 vit dans la précarité. Les prix de l’énergie explosent dans toute l’Europe à cause des privatisations. Et le scandale des Pandora Papers avec les 11 300 milliards cachés dans les paradis fiscaux montrent de nouveau l’aberration que constitue l’évasion fiscale. 43 % de cette somme permettrait d’endiguer le réchauffement climatique ! La France doit se servir de la présidence de l’UE pour mettre en place une véritable liste des paradis fiscaux en Europe et porter l’exigence d’une Conférence fiscale ambitieuse sur ce sujet.
L’égalité c’est aussi mettre fin aux privatisations et investir massivement dans les services publics pour permettre leur accès à tous et toutes. Se soigner, se chauffer, se déplacer ou se loger, ce sont des droits fondamental. Faisons-en sorte qu’il ne soit plus sacrifié sur l’autel du profit.
Fraternité et solidarité enfin. Nous avons vu ces derniers mois les files s’allonger devant les banques alimentaires. Aujourd’hui 7 % des Européens sont en sous-alimentation.
Les agriculteurs de leur côté ont de plus en plus de mal à vivre de leur métier alors que le gaspillage alimentaire est immense. Le droit à une alimentation, une juste rémunération des paysans et une transition vers une agriculture locale devrait être une priorité absolue.
Au lieu de ça, cette Europe libérale ne remet en cause ni les accords de libre-échanges ni le modèle productiviste mortifère pour les peuples et la planète.
Oui, la solidarité, la fraternité, c’est stopper la mise en concurrence entre les travailleurs, c’est éradiquer le chômage, la précarité, permettre à tous l’accès au savoir, à la santé, refonder nos échanges commerciaux et promouvoir la paix…
Pour cela, il faudrait que la France ait le courage de dire que les traités économiques sont morts, dépassés et qu’il est temps d’ouvrir une nouvelle ère, basée sur de nouveaux traités au service des peuples et des nations, au service de la planète et de la dignité humaine, au service de l’égalité entre tous les citoyens.
Le prélèvement sur recette, et plus largement le budget de l’UE, ne convient en rien à ces idées que le Parti communiste défend, c’est pourquoi nous voterons contre.
« Le bonheur est une idée neuve en Europe », disait Saint-Just. Il serait temps que là, notre pays soit à la hauteur de cette ambition.